"The Zen Room" est le fan-club Français Rocky Horror historique.
Le cast commença à émerger en 1988, restaurant à Paris costumes et maquillage dans l'animation, ainsi que le jeu d'acteurs devant l'écran. 1989 vit la création d'un premier fan-club, bientôt avorté avant la fondation officielle du Zen Room en mars 1990. L'animation met plutôt en avant l'esprit de Carnaval, plutôt qu'un spectacle classique pour un public figé.
"The Zen Room" is the historical Rocky Horror French fan-club.
The cast began to emerge in 1988, restoring in Paris animation costumes and makeup, as well as acting in front of the screen. 1989 saw the creation of a first fan-club, soon aborted before the official foundation of the Zen Room in March 1990. The cast performance emphasizes a carnaval style and state of mind, rather than a classic show for a static audience.
Photos de séances, souvent prises au jetable, ou bien clichés retrouvés au fond d'un tiroir quelques années après... voici donc l'inévitable album photo. 2 novembre 2001 Halloween 2001 1 septembre 2001 2 août 2001 7 juillet 2001 2 juin 2001 5 mai 2001 25 août 2000 Juin 2000 Juin 2000 - Home of Happiness Juin 2000 - TOL Mai 1998 Munich
Riff, souvenirs personnels
Dans un monde tel que celui de Rocky Horror, il n'y a pas une histoire objective mais plutôt des histoires, subjectives et individuelles, même si celles-ci finissent par former une grande fresque collective. Ce qui suit est donc la relation, aussi fidèle que possible, du petit monde Rocky Horror parisien tel que je l'ai vu vivre depuis 1987, ou plutôt 88.
Premier contact
1987, je fais mon service militaire lorsque j'entends parler pour la première fois du Rocky Horror Picture Show, par un ami (croisé sous le treillis) qui me fait d'abord écouter la bande originale, chez lui à Paris. Pas mal du tout, mais ce n'est qu'à l'occasion d'un autre week-end que je verrai le film pour la première fois. Enfin, façon de parler puisque j'ai du dormir pendant presque tout le temps. L'armée, c'est fatiguant. Qu'importe, le peu que j'ai vu est déjà fascinant, et je sais que j'y retournerai... sans doute plus d'une fois.
En simple spectateur
Enfin sorti de l'ombre des drapeaux, fin 87, je monte m'installer à Paris. Et je peux enfin voir le film, sans la moindre animation d'ailleurs, plutôt rare à l'époque. Encore n'est-elle constituée que d'effets d'écran et de répliques, par ailleurs très au point, sans personne en costume ou reprenant le rôle d'un personnage précis. Par contre l'ambiance est bonne, très bon enfant, assurée par trois ou quatre personnes tout au plus et un public très participant. Le Studio Galande avait alors une rangée de sièges supplémentaires devant l'écran, réduisant d'autant la place disponible pour opérer, et pas encore de scène, qui n'est arrivée que bien des années après. Je me souviens avoir été une fois le seul et unique public, un seul et unique animateur répétant ses effets au premier rang, armé d'une brochette hétéroclite d'accessoires tels que balai, crécelle, rouleau de papier toilette, journal... J'y retourne de temps à autre, préférant les séances animées du week-end. Le film est alors programmé le jeudi vers 22H, le vendredi vers 22H et minuit, le samedi vers 22H et minuit, et enfin le dimanche vers 22H. Il n'est vraiment pas du tout évident de rentrer la plupart du temps, une longue file d'attente commençant plus d'une heure avant la séance (sans prévente des billets) pour se voir souvent refusé à l'entrée finalement par simple manque de place, et donc condamné à refaire la même queue pour la séance suivante.
Un curieux personnage
A mesure que je sympathise avec quelques animateurs, j'entends parler d'une figure plutôt atypique, un animateur très occasionnel qui viendrait certains soirs rejouer l'entrée de FrankNFurter dans la salle, maquillé et en costume. J'apprendrai beaucoup plus tard qu'une certaine participation en costumes existait, deux ou trois ans avant, mais passons; à ce moment précis, l'existence de cet étrange personnage évoquait enfin l'animation costumée dont j'avais entendu parler concernant le phénomène Rocky Horror dans le reste du monde, tout spécialement aux Etats-Unis bien sûr puisqu'il était né là-bas. Pas de moyen de le contacter, il fallait attendre qu'il se manifeste, ce qui prit tout de même quelque temps... jusqu'au jour où enfin, au moment attendu de l'entrée du maître, je vis monter sur un siège du premier rang la réplique vivante du FrankNFurter à l'écran, rejetant sa cape en parfait synchronisme avec le film pour rejouer seul toute la scène, sous les acclamations étonnées et ravies du public, comme on peut s'en douter.
Renaissance de l'animation costumée
Pas question de le laisser échapper, sitôt sa performance terminée je lui mets la main dessus pour lui proposer un pot juste après la séance, on a à causer tous les deux. Le brave garçon accepte, on se retrouve donc devant deux chopes pour parler enfin choses sérieuses. Lancer une animation costumée régulière sur Paris, c'est de ça qu'il s'agit. Lui est déjà au point, je peux prendre un autre rôle et commençant à deux il est plus que probable qu'on sera vite rejoints par d'autres. Il me suggère de prendre le rôle de Riff-Raff (aujourd'hui ça peut paraître évident mais à l'époque mes cheveux ne s'étaient pas encore remis du service militaire), puis rapidement Brad et Janet vont émerger, suivis bientôt des autres rôles principaux. Notre animation s'inspire en droite ligne de celle des animateurs déjà en place, très souvent d'ailleurs en leur compagnie, avec quelques premières scènes parmi les plus évidentes, telles que le mariage, le Time Warp, le Touch Me ou bien le Floor Show. En peu de temps finalement, l'objectif est atteint, chacun fait son propre costume (souvent très approximatif) dans l'esprit de Carnaval (je me réfère volontiers au film 'Orfeu Negro' à ce sujet, concernant la façon dont chacun travaille toute l'année sur son costume, en vue de cet unique jour de l'année où tout le monde se retrouve pour parader et faire la fête).
Quelques précisions
Il convient, je pense, de préciser que non seulement nous payions nos places de cinéma, mais que nous faisions alors la queue à chaque fois comme le reste du public, quitte à ne pas pouvoir rentrer à la séance que nous avions prévu d'animer. Nous nous costumions et maquillions chez nous avant de venir, ce qui m'a notamment valu bien des fois de prendre le métro en costume, maquillé en Riff-Raff, faire la queue dans cette tenue (plus ou moins légère) en plein mois de décembre, pour ne pouvoir entrer et devoir refaire la même queue pour la séance suivante, dans les mêmes conditions. Ce n'est que par la suite que nous nous sommes arrangés avec le Studio Galande, au fil du temps, sans que pour autant nous ne soyons 'employés' par le cinéma en aucune façon, contrairement à ce que beaucoup pourraient croire, vu de l'extérieur.
Création du Rocky Horror Fan-Club France
Près d'un an plus tard, courant 89, le cast costumé se produit une à deux fois par semaine, globalement, de préférence le samedi à minuit, traditionnellement l'horaire de prédilection pour une séance Rocky Horror aux origines (US). D'autres séances sont occupées par les anciens animateurs, qui s'intitulent eux-mêmes 'hérétiques' ou 'animatueurs' en réaction à notre animation, qu'ils jugent moins spontanée, trop sérieuse. Malgré tout les rapports restent bons. Lors d'un passage à New York, je passe sur la 8ème rue voir le cast qu'anime Sal Piro, président du fan-club officiel Rocky Horror (mondial, US, tout ça quoi). Les américains ne sont pas très causants, mais qu'importe; Rocky Horror se retrouve un peu partout dans le monde, il serait bien intéressant d'être en contact avec les autres fan-clubs dans chaque pays, il n'existe pas encore de fan-club français, nous allons donc le créer. Il faut bien se rappeler qu'à l'époque, l'internet grand public n'existait pas encore, les contacts avec les autres casts étaient donc natrurellement bien plus difficiles. Avec l'autorisation de Sal Piro se monte donc le Rocky Horror Fan-Club France, réunissant notre cast costumé mais aussi les hérétiques. Une newsletter irrégulière est bientôt publiée, et diffusée par simple abonnement (postal).
Création du cast 'The Zen Room'
L'expérience durera jusqu'en mars 90, où le fan-club cède la place à une nouvelle structure, celle d'un cast reprenant globalement les mêmes activités mais de manière plus pragmatique. 'The Zen Room' devient donc le fan-club officiel Français (le seul de toute manière à avoir quelque contact que ce soit avec des casts étrangers) et assure les séances costumées au Studio Galande, principalement le samedi à minuit, juste après la séance de 22H affectée aux hérétiques.
Le Rocky Horror Show au Casino de Paris
Quelques mois après, en juin 90 puis pour une reprise en septembre 90, débarque à Paris le Rocky Horror Show (la comédie musicale sur scène), au Casino de Paris. Immédiatement des contacts sont pris, essentiellement avec l'attaché de presse du Casino de Paris, lequel fera tout pour nous faciliter l'accès à la salle et encouragera notre participation du côté du public, tandis que la pièce se joue sur scène. Tout aurait pu aller pour le mieux, quelques ombres pourtant apparaissent bientôt au tableau. Tout d'abord, le producteur du show ne l'entend pas de cette oreille, pour lui le Rocky Horror Show est visiblement un spectacle comme les autres et nous n'avons rien à y faire. Il se trouvera que le producteur en question avait lui-même quelques problèmes de droits avec Richard O'Brien, l'auteur de la pièce. Toujours est-il que dans une atmosphère souvent tendue, nous participons au show à notre manière, toujours en retrait par rapport à la pièce afin de ne pas gêner les acteurs, mais n'hésitant pas à leur donner la réplique lorsqu'ils nous en donnent l'occasion. Cette occasion, ils la provoqueront de plus en plus souvent, à mesure qu'ils réaliseront eux-mêmes le potentiel interactif de cette pièce un peu nouvelle encore pour eux. Au plus fort de la tourmente, cette visibilité soudaine de Rocky Horror, cette notoriété inattendue tournent la tête à certains, d'autres du coup ne se reconnaissent plus dans un groupe secoué par une actualité un peu trop présente, du coup le cast explose, l'épreuve aura été trop forte.
Transylvania 92
Le cast s'est très vite reformé, et a retrouvé toute sa vigueur lorsque, deux ans après, nous décidons de traverser la Manche pour aller rendre visite à nos voisins Anglais (alors à Baker Street) à l'occasion d'Halloween. Un débarquement totalement désorganisé puisque nous prévoyons de simplement prendre contact avec le cast Anglais à leur séance du samedi soir, si possible avec nos costumes que l'on a emportés dans le coffre de la voiture. En attendant nous nous baladons dans les rues de Londres, et c'est là que la providence va nous donner un coup de pouce pour le moins inattendu, sous la forme de Brad et Columbia traversant la rue sous nos yeux... minute! Eh bien oui, un couple d'Anglais en costume qui s'engouffre devant nous dans le pub le plus proche... Le temps de les rejoindre et nous apprenons que cette année se déroule à Londres LA Convention Annuelle (mondiale, celle qui se tient d'habitude aux USA) Rocky Horror, rien que ça! Et que nous n'avions donc de toutes façons aucune chance de croiser leur cast ce soir-là dans leur cinéma de Baker Street. Ben merci de nous avoir prévenus les gars! Enfin, puisqu'on est là allons rejoindre la fête, et nous voilà inscrits de justesse à la première convention annuelle Londonienne. Américains bien sûr, Anglais cela va de soi, mais aussi Japonais, Allemands, Italiens, (j'en passe nécessairement) et enfin Français se retrouvent pour partager leurs expériences avant la projection finale, traditionnellement le samedi à minuit, du film devant une audience déchaînée et forcément en costume. A compter de ce week-end surprenant, nous nous attacherons à garder des contacts plus ou moins réguliers avec les casts étrangers, ce qui n'avait à l'époque rien d'évident vu que l'internet grand public était alors en France quasi inexistant.
D'autres casts font leur apparition
A Paris en tout cas, il semble que le phénomène soit en passe d'atteindre en 93 sa vitesse de croisière. Au milieu d'autres tentatives du même ordre, va émerger un autre cast costumé, créé par Florent, Grabble et Brigitte (pas celle des Sweet Transvestites quelques années plus tard, une autre), les 'Absent Friends'. Ils reprennent l'essentiel de l'animation au contact du Zen Room mais développent rapidement leur propre style. Grabble se fait jeter, Brigitte disparait, un noyau dur gère le cast à coups de psychodrames permanents, au gré du bon vouloir des maîtres de cérémonie... jetons donc un voile pudique sur ce qui après tout ne nous regarde pas. Au demeurant, ils connaîtront la meilleure longévité et régularité des casts de cette époque, le film à Paris leur doit donc une bonne part de son succès.
Halloween 93, les esprits sont avec nous
Le Zen Room, lui, continue benoitement sur sa lancée. Halloween approche. La convention de l'année dernière est restée dans les esprits, une bonne partie de la troupe est partante pour un nouvel Halloween à Londres, sans convention cette fois-ci (on s'est renseignés!). Tous dans le ferry, et nous voilà en train de feuilleter le dernier TimeOut (le Pariscope Londonien) à la recherche du cinéma des Anglais... et là, coup de théâtre (c'est le cas de le dire), le film passe dans DEUX salles à Londres! La première est sur Baker Street (c'est bien le cinéma du cast local), quant à la seconde... l'Electric Cinema, jamais entendu parler... il conviendra de tirer cette histoire au clair durant le week-end. Pour l'heure, on est vendredi, les Anglais font leur show ce soir, direction Baker Street! Malgré un premier accueil un peu frais (sans doute du à de précédents contacts malheureux entre eux et des fans Français), les 'Charming Underclothes' nous font une excellente prestation, le plus dur étant de se retenir de participer, alors même que l'on est tous venus en costume... le show à l'Anglaise tient davantage du vrai spectacle que du carnaval interactif à la Française, toujours est-il que nous nous tenons bien, au point que le cast nous convie à l'anniversaire de leur Columbia le dimanche midi. Après quoi tout le monde rentre chez soi, les afters sont visiblement là aussi une exception culturelle bien de chez nous! Le samedi est mis notamment à profit pour rendre visite à l'Electric Cinema, du côté de Portobello. Il s'avère qu'il s'agit d'un des plus anciens cinémas-théâtres de Londres, fermé quelque temps pour travaux et qui a décidé de réouvrir avec le Rocky Horror Picture Show, en deuxième partie d'un double feature dont le premier volet est tenu par un film de SF totalement improbable avec Jeff Goldblum: "Earth girls are easy" (plus ou moins littéralement, "les terriennes sont des filles faciles"). Aucun cast n'est là pour animer, à la bonne heure! Le Zen Room inaugurera donc le Rocky à l'Electric Cinema de Londres! De vraies loges (c'est un ancien théâtre), plusieurs centaines de places devant une vraie scène... peu de public encore pour la réouverture mais des conditions royales pour une séance totalement inattendue. Le lendemain midi, nous retrouvons comme convenu les Charming Underclothes, visiblement très surpris d'apprendre que le film passait à l'Electric. Ils ont eu leur séance vendredi, nous avons eu la nôtre la veille, nous leur proposons donc de remettre ça le soir même mais ensemble, en mixant les deux groupes... ils acceptent volontiers, et nous revoilà le dimanche soir dans les mêmes loges puis sur scène (j'en profite pour revoir les 'terriennes', franchement pas le film du siècle), Charming Underclothes et Zen Room se répartissant les rôles pour le bouquet final du week-end, chacun profitant en direct du spectacle offert par son comparse sur scène, tout le monde surmontant les barrières de la langue grâce notamment aux automatismes qu'apporte une pratique régulière de l'animation. Puis retour à Paris.